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« Je me dis souvent que je dois ma survie à la mer […] J’avais l’impression de renaître à la vie dès que je sentais son souffle vivifiant sur moi. Je disparaissais en elle, et c’était comme si, en recouvrant chaque particule de ma peau, centimètre après centimètre, elle effaçait mon passé et ses douleurs, nettoyait mes blessures consciencieusement, m’allégeait et m’apaisait. Je lui livrai mon fardeau et elle l’acceptait avec le même dévouement qu’une mère ».

Mauvais Père, p.63 – Caroline Bréhat

« Tu vois, maman, le regard d’une mère est un acte d’affection. Le premier miroir de l’enfant. Le lieu où il prend soudain conscience de son existence. Tes yeux sur moi m’auraient permis de mener à bien le grand dessein de ma vie : m’aimer. Ils m’auraient persuadée que je pouvais être aimée. Bien aimée. Tels des étoiles, tels des phares, tes yeux auraient éclairé mes explorations, ils m’auraient orientée vers des êtres réellement aimants et préservée des brisants ou des tyrans. […] Comme je l’ai désiré, comme je l’ai rêvé, ce regard de toi ! J’aurais transmis ce précieux héritage, à Apolline et, avouons-le, nous n’en serions pas là aujourd’hui. »

Les Mal Aimées, p. 149 – Caroline Bréhat

Caroline Bréhat, autrice, psychothérapeute et psychanalyste française, membre adhérente du SNPPsy, de l’Association N. Abraham et M. Torok et de la Société Française de Psychanalyse Intégrative (SFPI) dont j’applique rigoureusement les codes de déontologie.